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Le monde d'Anaxandre
30 juin 2018

Une grève perdrait en efficacité...

"Une grève perdrait en efficacité si elle ne contrariait personne?"

C'est assez ironique de se dire que John Scalzi, auteur de cette citation, est un écrivain de science-fiction.  Parce que, parfois, quand je regarde le monde, j'ai l'impression d'être en plein dans un roman de SF!  Et ce ne sont pas mes ancêtres qui diront le contraire!!!

Très souvent, je pense à ces hommes et ces femmes qui se sont sacrifiés des mois et des années durant pour obtenir un minimum de considération dans leur vie professionnelle et je me dis, honnêtement, qu'ils se retourneraient dans leurs tombes s'ils voyaient ce qu'on a fait de leurs droits si chèrement acquis.

Nombre de films ont représenté ces périodes tourmentées où les travailleurs étaient pressés comme des citrons, travaillant du lever du soleil jusqu'à son coucher pour une bouchée de pain, considérés comme de la marchandise qu'on pouvait remplacer à l'envi.  Ils pouvaient être battus, violés,, maltraités et chaque jour, ils revenaient au travail.  Parce qu'ils n'avaient que ça pour "survivre".  Leurs salaires ne leur permettaient même pas de vivre...  Et pourtant, ces hommes et ces femmes n'ont pas hésité: ils ont fait la grève pour que tout cela s'arrête!

Evidemment, on retiendra comme première victoire les congés payés mais il y en a eu tant d'autres bien avant...et bien après.

Regardons un instant tous les droits que nous avons en tant que travailleur: congés payés, bien sûr, mais aussi congés maladie, congé de paternité, nombre d'heure de prestation limité, sécurité au travail, "confort" au travail, ...

Tout cela, nous le leur devons et sommes ravis d'en profiter!

Enfin, quand je dis ravis d'en profiter, je ne parle évidemment pas de la classe patronale ni de notre société capitaliste à outrance!

Alors que la grève a toujours été un mouvement solidaire s'il en est, de plus en plus de gens se sentent agressés par un mouvement qui, on peut le dire, est là pour les aider au mieux à ne pas perdre certains de ces avantages, au pire à ce que leurs conditions de travail ne se dégradent pas.

J'ai beau regarder autour de moi, il y a de moins en moins de personnes heureuses au travail.  On se plaint des horaires, de la pénibilité, du peu de considération qu'on reçoit, on dit parfois qu'on est esclaves de ce travail.  C'est tout de même un mot d'une rare violence pour parler de quelque chose qui prend pas loin d'1/3 d'une journée!  Ces mêmes personnes, dès qu'une grève se met en marche, relèvent la tête haut et hurlent au scandale: comment ose-t-on les priver de leurs droits de travailler???

Ces jours-ci, les chemins de fer se sont mis en grève.  Ils réclament des conditions décentes pour leur pension.  Mais à quoi bon?  A force de réclamer leur "droit au travail", les citoyens ont réussi à faire que nos politiciens prennent des mesures: "le service minimum".  Incroyable...  Vous pouvez faire grève, de toute façon, on se débrouillera pour que la société fonctionne sans vous.  A regarder les JT hier soir, c'est d'ailleurs ce qu'il en ressort: pour une fois, les trains sont à l'heure!  Il y a moins de trains mais les usagers sont heureux parce qu'ils ont pu se rendre là où ils devaient aller en se levant un peu plus tôt ou un peu plus tard...  Nulle part je n'ai entendu parler réellement des revendications des cheminots et très franchement, j'en suis meurtrie.

Ce service minimum, c'est comme taire les demandes de ces hommes et de ces femmes qui cherchent juste à garder quelques droits...  Ces droits que nos politiques n'ont aucun souci à s'accorder... mais que le commun des mortels n'aura plus désormais.

Arrêtons de nous voiler la face: le travailleur perd ses droits les plus élémentaires et personne ne s'en soucie.

Chaque profession s'arrête, à un moment donné, pour protester contre ses propres difficultés mais jamais ô grand jamais elles ne s'uniront pour dire "STOP" à la dégradation du milieu professionnel.

Puis-je me permettre de rappeler la devise de notre beau pays: "L'UNION FAIT LA FORCE"?  Plus que jamais, l'humanité en a bien besoin...

 

Anaxandre signature

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4 juin 2018

La non-violence est la réponse...

"La non-violence est la réponse aux cruciales questions politiques et morales de notre temps."

Cela va peut-être vous étonner mais c'est Martin Luther King qui a dit cette phrase...  Et malgré le temps qui passe, c'est toujours d'actualité.

Il y a quelques jours, ma jolie ville a été l'objet d'une attaque terroriste.  Deux policiers ont été tués.  Un étudiant aussi.  Quand on dit ça, déjà, on sent le vent de panique se lever.  Si je vous dis qu'en plus, l'assaillant n'a rien trouvé de mieux que de se réfugier dans une école, on dépasse tout, la tempête est en marche!  Je vais ajouter que cette école, c'est l'école de mes deux enfants.  Et là, vous comprenez que, pendant quelques heures, j'ai arrêté de respirer, de vivre.

Tout commence par un coup de fil de Joli Jeune Homme, mon fils.  Il me téléphone régulièrement donc, je ne suis pas inquiète.  Il m'annonce que l'école a été évacuée, qu'ils sont tous dans le parc à quelques rues de l'école.  Je sens le stress dans sa voix mais je ne sais toujours rien de précis.  Puis il me parle d'un homme armé dans son école...  Il est au bord des larmes...  Je lui demande si Choupinette Chérie, sa soeur, est à ses côtés et, Dieu merci, c'est le cas.  Je l'ai quelques secondes au téléphone, elle tient le coup.

P'tit Mari Chéri met les infos pendant que j'encourage mon fils à me raconter ce qu'il vit, ce qu'il ressent et surtout, à pleurer s'il en ressent le besoin.

Très vite, notre conversation s'arrête.  On lui a demandé de couper son téléphone.  Les informations parlent d'une fusillade, de deux policiers tués, d'une prise d'otage dans l'école.  Je me sens impuissante.  Il sera impossible d'approcher l'école et je ne peux qu'attendre.  J'informe mes enfants par sms au fur et à mesure de ce que je reçois de la part des médias.  J'essaye de faire le tri et déjà, tout part en vrille.  Les journaux transmettent des messages divers et variés, rarement les mêmes.  Je fais ce que je peux pour rassurer mes enfants mais l'angoisse monte.  Même quand on annonce officiellement que le terroriste a été abattu.  Ce qui ne me rassure pas, d'ailleurs.

Finalement, Joli Jeune Homme me retéléphone.  Ils ont été évacués dans une école proche et nous pouvons aller les rechercher.  Les enfants et le personnel de l'école, y compris l'otage, sont hors de danger.  Quatre policiers ont été blessés, deux ont été assassinées, un étudiant a été tué.  L'homme, radicalisé, a été abattu lorsqu'il est sorti de l'école, toutes armes dehors, dans le but de tuer des policiers.

Aujourd'hui, une semaine plus tard, l'école a rouvert ses portes.  Je n'ai pas de nouvelles de Choupinette Chérie ni de Joli Jeune Homme.  Je suppose donc que tout va bien.

Ce sujet est évidemment le premier dans l'actualité de notre petit pays.  Les questions fusent: pourquoi l'assaillant était-il en congé pénitentiaire alors qu'il avait prouvé à maintes reprises qu'il n'était pas fiable?  Le congé pénitentiaire existe pour permettre de préparer la réinsertion du prisonnier à sa sortie.  Mais cet homme ne sera libéré que dans deux ans...  Qui va garder un appartement libre, un travail vacant sur une si longue période?  Comme si les boulots disponibles courraient les rues...

J'avoue, je n'y connais rien en ce qui concerne la réinsertion de ces personnes privées de liberté mais l'organisation, comme souvent, me semble plus que bancale!  Ce matin, à la radio, un débat sur ce mode de fonctionnement et surtout, LA question: que faire des détenus terroristes et/ou radicalisés en fin de peine?  Faut-il prolonger leur peine?  Les confiner dans un lieu réservé?  Les laisser sortir avec une surveillance accrue?

Existe-t-il vraiment une réponse idéale à cette question?  Franchement, je n'en suis pas sûre.

Personnellement, je suis pour des peines incompressibles, par exemple.  Condamné à 10 ans, tu fais 10 ans.  Je suis aussi pour l'idée de mettre les prisonniers au travail.  Un travail fatiguant, épuisant, ne permettant ni de penser ni de "préparer des mauvais coups" en attendant la sortie.  Je suis un peu "vieux jeu" mais j'ai du mal à imaginer que des prisonniers aient plus de confort que des gens suivant les lois et galérant chaque jour pour s'en sortir.

Alors oui, je suis en colère.  Je suis en colère parce que mettre les gens en prison ne sera jamais suffisant.  On peut prendre tout le temps qu'on veut pour y réfléchir, ça ne sera jamais assez.  Jamais parce que la société ne change pas!  On met de plus en plus l'éducation au placard parce qu'il est plus "facile" de vivre dans une société ou le peuple est comme un troupeau de mouton, incapable de remettre en cause les décisions de son berger, de son gouvernement.  Le résultat, c'est qu'une poignée de gens dirige le monde et, disons-le, ce n'est pas une grande réussite!

C'est très facile de manipuler quelqu'un qui n'a que peu d'éducation (et quand je parle d'éducation, je parle d'enseignement).  Alors que chaque personne qui a pu profiter d'un bon enseignement peut prendre des décisions en toute connaissance de cause, ce n'est pas le cas des personnes larguées en cours de route.  La société est formatée et toute personne qui ne rentre pas dans le moule est éjectée manu militari.

Alors, plutôt que la violence qui règne partout (mais oui, être dirigé sans pouvoir donner réellement son avis, c'est de la violence!), pourquoi ne pas repartir au point de départ: à l'enfance.  Eduquons nos enfants!  Apprenons-leur à critiquer, à remettre en cause les choses qui ne leur semblent pas logiques!  Ne les laissons pas hors de leur vie!  Rendons-les acteurs!  Montrons-leur le chemin puis faisons-leur confiance!

Pour répondre à cette question posée sur une chaîne de radio de grande écoute, je pense que repasser par une formation à la citoyenneté, redonner du pouvoir aux gens sur leur vie, leur permettra peut-être de ne pas se laisser entraîner par un co-détenu, un copain, une personne rencontrée sur internet.

Si la jeunesse avait un peu d'espoir, elle ne sombrerait pas dans de telles extrémités!!!

Je voudrais terminer ce coup de gueule par un grand remerciement.  Merci aux enseignants, au personnel de l'école et à la direction qui ont pris les bonnes décisions et ont permis à plus de 1000 personnes de sortir indemnes de ce qui aurait pu être un carnage.  Merci aux services de police qui ont rapidement été sur place pour protéger la population  de ma jolie ville.  Merci à ces policiers qui ont risqué leur vie pour mes enfants.

Encore un dernier mot pour présenter mes condoléances aux familles des deux policières fauchées en plein vol de leur vie ainsi qu'à la famille de ce jeune homme qui ne faisait que passer, heureux d'être arrivé au bout de ses études et prêt à passer à l'étape suivante de sa vie.  Je ne peux même pas imaginer leur douleur...  Mes pensées vous accompagnent...

Anaxandre signature

Le monde d'Anaxandre
  • Aussi régulièrement que possible, je viendrai m'indigner ici, dans mon monde. Rien d'objectif, rien de scientifique, juste des "coups de gueule" réfléchis qui pourront, pourquoi pas, provoquer un débat d'idées.
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